La
tentation du bonheur (1996)
C'est toujours un événement. La sortie du dernier
Thiéfaine. Enfin, pour moi, qui suis une fan d'une fidélité
inaliénable. A dire vrai, je ne suis jamais déçue,
et je sais que, quand je tiens la précieuse boite entre
mes mains que je me dispose, tout simplement, à un grand
moment de bonheur.
Et, justement, comme par un heureux
hasard, le disque s'intitule "La tentation du bonheur",
amusant quand on a une petite idée de la noirceur de certains
de ses textes passés et présents. Toujours est-il,
que l'alliage est heureux. Entre propos facétieux et délires
macabres, entre prédispostions franchement ironiques et
couplets délibérement tendres, entre pêche
exacerbée et mélodies déliées. Avec,
quelques rappels, pour oreille attentive de certains de ses textes
ou de ses chansons antérieurs, voires ancestraux.
J'l'aime bien, moi, le personnage,
en lui-même, le Hubert-Félix, qui, du fin fond de
son Jura nous écrit des textes à nous faire frisonner,
des riffs et des mélodies, à part, que lui seul
aurait pu concocter. J'aime ce personnage inhabituel, en marge
de la chanson française, celui qui ne fait jamais de promo
mais, qu'on est des milliers à aller acclamer en concert
en reprenant avec verve et foi des titres d'une poésie
et d'une originalité rare, comme "Les dingues et les
paumes", au panthéon des intouchables.
* Merci, Thief', pour
les tentations du bonheur. Et pour celle-ci.
Critique du chapitre 3
(du
livre de l'Ecclesiasthe)
"...un temps pour aimer et un temps pour hair;
un temps de guerre et un temps de paix..."
& les roses de l'été
sont souvent aussi noires
que les charmes exhalés
dans nos trous de mémoire
les vaccins de la vie
sur les bleus de nos coeurs
ont la mélancolie
des sols bémols mineurs
pour un temps d'amour
tant de haine en retour
quelques froides statues
aux pieds des sycomores
rappellent un jamais plus
avec le nom des morts
un oiseau de chagrin
dans le ciel assombri
chante un nouveau matin
sur des ruines en Bosnie
pour un temps d'amour
tant de haine en retour
je visionne les miroirs
de ces vies déchirées
maintenant que le soir
ne cesse de tomber
& ma colère qui monte
& ma haine accrochée
au-dessus de ces tombes
oà je n'ose pas cracher
pour un temps d'amour
tant de haine en retour
d'autres salauds cosmiques
s'enivrent à bételgeuse
dans les champs magnétiques
des putains nébuleuses
l'humain peut disparaître
& son monde avec lui
qu'est-ce que la planète terre
dans l'oeil d'un rat maudit
pour un temps d'amour
tant de haine en retour
*Divin
Des
adieux .../...
dans les carnets intimes du
messager des runes
l'écriture est en transe & clignote à la une
des mystères / des amants & de leur infortune
des adieux .../...
& des mains maladroites et moites au soir trop chaud
raturent des fantaisies de Schumann au piano
les cris des martinets sur les toits de soho
des adieux .../...
& les noires sentinelles drapées dans leur guérite
n'ont plus besoin d'antennes paraboles-satellites
pour capter le chagrin à son extrème limite
des adieux .../...
après de vagues lueurs / d'ultimes prolongations
on repart à genoux le coeur sous perfusion
au bord de la faillite mentale et sans passion
des adieux .../...
déjà le vieux veilleur mélancolique nous
guette
annonçant des avis d'orage et de tempête
mais bientôt le silence nous fait mal à la tête
des adieux .../...
mais on finit toujours par noyer son cafard
dans un taxi-dancing ou dans un topless-bar
on finit toujours sur l'éternel quai d'une gare
des adieux .../...

24 heures dans la nuit d'un faune
Critique du chapitre 3
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Chez
Flo
/
Le
bonheur de la tentation
/ Thiéfaine